mardi 23 octobre 2012

AFAA PARTICIPE AU CYCLE DE CONFERENCES ORGANISE PAR LE CAUE





Lundi 22 octobre, AFAA a assisté à la première conférence du cycle organisé par le Conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement - CAUE - du Rhône.
D'octobre à janvier, le CAUE donne la parole à ceux qui aujourd’hui, contribuent par leurs réflexions théoriques comme leurs réalisations, à alimenter le débat sur la qualité du logement collectif. 

Alors que la question du logement est au cœur des préoccupations sociétales, quelle est la capacité des architectes à imaginer autrement le logement dans une ville flexible et acceptable par tous ? Première architecte à plancher sur la question et à alimenter le débat : Emmanuelle Colboc avec une intervention autour du thème "le logement, avant tout, est un lieu de mémoire".
L'architecte a également développé les thèmes et les questions qui, pour elles, sont indissociables et indispensables si l'on travaille sur la question du logement : la porosité, la géométrie, l'échelle, la limite, la générosité. Extraits de son intervention, très applaudie par les quelques 90 personnes présentes.

"Prendre le temps de ressentir un lieu, être conscient de l'unicité du temps, du lieu..., voilà quelque chose que les architectes ne font plus et qui pourtant est essentiel. L'attention portée au lieu, à ce qu'il a été, à ce qu'il sera, est primordial. L'architecture est pour moi support de mémoire"


"L"architecte travaille pour les autres. En construisant des logements, il travaille même pour plusieurs autres, qu'il ne connaît pas souvent. Le logement est donc le programme de l'humilité, de la discrétion."


"L'apprivoisement des lieux par les usagers est toujours quelquechose de magique pour l'architecte. Cela provoque toujours chez moi une grande émotion".


L'architecte Emmanuelle Colboc, se veut également femme engagée et prend position. A la question de savoir ce qu'elle pense des logements dans des tours, elle répond : « Construire des tours est à la mode et je n'aime pas être à la mode. Je préfère résister, pour cela et pour bien d'autres choses. La question d'habiter touche pour moi au sol. Verticalisons autre chose avant le logement. Le logement fait l'ambiance de la ville. Je garde toujours en tête ma première émotion architecturale : passer de pieds nus dedans à dehors. Le « chez soi » doit être accessible via de multiples seuils tels la cour, le hall, le jardin.... car porosité c'est la vie. Comment la verticalité peut-elle faire l'ambiance ? Pour moi elle casse les rapports humains. »
Autre sujet de "résistance" selon l'architecte, «  il faut arrêter de le cautionner le cumul entre le manque de surface et les normes handicapés qui nous est imposé aujourd'hui. » Emmanuelle Colboc est d'ailleurs auteur avec Catherine Carpentier de « Construire des logements en 2010 : une loi handicapante », et a participé en juillet 2011 à la rédaction d'un rapport sur les modalités d'applications des règles d'accessibilité cadre bâti pour les personnes handicapées.

Plus d'informations sur le cycle de conférences sur www.caue69.fr